La motion de censure est un mécanisme parlementaire permettant à l’Assemblée nationale de remettre en cause la responsabilité du gouvernement. Introduite par l’article 49 de la Constitution, elle a pour but principal de questionner le gouvernement et sa majorité sur un ou plusieurs sujets spécifiques.
Comment soumettre une motion de censure ?
- Pour être soumise, une motion de censure doit être signée par au moins 10% des députés de l’Assemblée Nationale, soit actuellement 58 élus.
- La motion de censure peut être exercée en relation avec un ou plusieurs éléments d’une mesure gouvernementale.
Les types de motion de censure
Il existe deux formes principales de motion de censure : spontanée ou provoquée par un vote.
Motion de censure spontanée
La motion de censure spontanée consiste à mettre en jeu la responsabilité du gouvernement sans qu’un texte législatif précis ne soit en discussion. Cette motion a été brandie à plusieurs reprises sous la Ve République mais n’a réussi qu’une seule fois, le 5 octobre 1962, contre l’élection et la confirmation par référendum du président de la République par suffrage universel.
Motion de censure provoquée par un vote
Dans le cas d’une motion de censure provoquée par un vote, le Premier ministre peut engager la responsabilité du gouvernement sur tout ou partie d’un texte législatif. Cette motion est alors considérée comme adoptée sans débat, sauf si une motion de censure est déposée dans les 24 heures suivant l’annonce du Premier ministre.
Comme pour la motion spontanée, cette motion doit être signée par au moins 10% des députés.
Quels sont les enjeux d’une motion de censure ?
Si la motion de censure permet de questionner la responsabilité du gouvernement et sa majorité, elle a aussi pour but ultime de renverser le gouvernement. Toutefois, pour qu’elle aboutisse, elle doit recueillir la majorité absolue des voix des membres de l’Assemblée nationale, soit un total de 289 votes.
Ce dispositif vise à éviter qu’une simple majorité relative, par exemple obtenue grâce à des abstentions massives, ne permette de renverser le gouvernement.
Récents développements autour de la motion de censure
Le 20 juin dernier, suite au second tour des élections législatives, Nupes, qui a obtenu 137 sièges au Parlement, a annoncé sur son compte Twitter qu’il soumettrait une motion de censure contre le gouvernement le 5 juillet prochain. Les motivations et le contexte de cette future motion n’ont pas encore été précisés, mais cela montre que la motion de censure reste un outil politique important pour les partis d’opposition.
Conclusion : La motion de censure, un mécanisme parlementaire essentiel
La motion de censure représente une arme majeure dont dispose l’Assemblée nationale pour contrôler l’action du gouvernement et faire peser une menace sur sa stabilité. Bien que les motions de censure réussies soient rares, leur simple évocation peut suffire à mettre la pression sur l’exécutif et à influencer la politique menée.
Il convient donc d’accorder une certaine importance à ce mécanisme législatif qui permet au pouvoir législatif de jouer pleinement son rôle de contre-pouvoir face au pouvoir exécutif. Enfin, il est important de rappeler que la motion de censure est aussi un moyen pour les députés de faire entendre leur voix et d’affirmer leur position vis-à-vis des décisions prises par le gouvernement.